Ce n'est un secret pour personne, les chiffres du chômage en Tunisie sont des plus préoccupants surtout ceux du chômage des jeunes diplômés.
Une étude réalisée conjointement par le ministère de l'emploi et la banque mondiale, sur les possibilités d'insertion des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur dans le monde du travail à partir d'un échantillon de 4763 diplômés de l'année 2004 (parmi un effectif total de 39052) aboutit à un constat pour le moins inquiétant.
En effet, 18 mois après l'obtention du diplôme, 46% des jeunes diplômés se trouvaient encore au chômage. Aucune catégorie de diplômés n'est épargnée mais ce sont les techniciens supérieurs et les maîtrisards des « disciplines du tertiaire » (gestion, finance, droit) qui sont les plus exposés au chômage (50%). Ce taux atteignant 68% pour les diplômés des sciences juridiques ! Or ces deux dernières catégories représentent à elles seules 90 % de l'effectif des diplômés.
Pour les auteurs du rapport, le taux de chômage parmi les jeunes diplômés aurait été plus élevé encore sans les différents dispositifs d'aide à l'insertion dans le monde du travail (SIVP)dont ont bénéficié 16% d'entre eux, et sans la poursuite ou la reprise des études pour d'autres (13%). Le gros du contingent de ceux qui choisissent de poursuivre leurs études étant précisément recruté dans les filières les plus exposées au chômage. Car, pour 39% de ceux-ci, l'inscription en troisième cycle demeure destinée avant tout à contourner le chômage.
Certes nous vivons une conjoncture économique particulièrement difficile, la croissance des diplômés du supérieur augmente d'année en année et c'est dur pour le tissu économique tunisien d'éponger toute cette masse de nouveaux demandeurs d'emploi,mais je pense qu'il y a un vrai problème au niveau de la formation académique et des filières proposées lors de l'orientation universitaire:
Au lieu de promouvoir les filières à forte employabilité (les écoles d'ingénieurs par exemple) une multitude d'instituts a vu le jour comme comme l'Institut des langues appliquées au tourisme, Institut des langues appliquées au multimédia, Ecole supérieure de commerce électronique, Institut supérieur de promotion des handicapés, Institut supérieur d'histoire du mouvement national et j'en passe et des meilleures... alors que tout le monde se demandait sur ce qu'on pouvait faire de ces diplômés, qui en fin de compte n'avaient pas vraiment de compétences particulières. Ceci a entraîné une « inflation » de diplômés et automatiquement une dévaluation des diplômes tunisiens..
Faire un troisième cycle pour ne pas subir le chômage, créer des instituts de tout et de n'importe quoi pour éponger tout le flot de bacheliers ne constituent pas la bonne solution..Cette politique de "bouche trou" a montré ses limites, alors à quand un système éducatif qui répond réellement à la demande du marché de l'emploi?
Une étude réalisée conjointement par le ministère de l'emploi et la banque mondiale, sur les possibilités d'insertion des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur dans le monde du travail à partir d'un échantillon de 4763 diplômés de l'année 2004 (parmi un effectif total de 39052) aboutit à un constat pour le moins inquiétant.
En effet, 18 mois après l'obtention du diplôme, 46% des jeunes diplômés se trouvaient encore au chômage. Aucune catégorie de diplômés n'est épargnée mais ce sont les techniciens supérieurs et les maîtrisards des « disciplines du tertiaire » (gestion, finance, droit) qui sont les plus exposés au chômage (50%). Ce taux atteignant 68% pour les diplômés des sciences juridiques ! Or ces deux dernières catégories représentent à elles seules 90 % de l'effectif des diplômés.
Pour les auteurs du rapport, le taux de chômage parmi les jeunes diplômés aurait été plus élevé encore sans les différents dispositifs d'aide à l'insertion dans le monde du travail (SIVP)dont ont bénéficié 16% d'entre eux, et sans la poursuite ou la reprise des études pour d'autres (13%). Le gros du contingent de ceux qui choisissent de poursuivre leurs études étant précisément recruté dans les filières les plus exposées au chômage. Car, pour 39% de ceux-ci, l'inscription en troisième cycle demeure destinée avant tout à contourner le chômage.
Certes nous vivons une conjoncture économique particulièrement difficile, la croissance des diplômés du supérieur augmente d'année en année et c'est dur pour le tissu économique tunisien d'éponger toute cette masse de nouveaux demandeurs d'emploi,mais je pense qu'il y a un vrai problème au niveau de la formation académique et des filières proposées lors de l'orientation universitaire:
Au lieu de promouvoir les filières à forte employabilité (les écoles d'ingénieurs par exemple) une multitude d'instituts a vu le jour comme comme l'Institut des langues appliquées au tourisme, Institut des langues appliquées au multimédia, Ecole supérieure de commerce électronique, Institut supérieur de promotion des handicapés, Institut supérieur d'histoire du mouvement national et j'en passe et des meilleures... alors que tout le monde se demandait sur ce qu'on pouvait faire de ces diplômés, qui en fin de compte n'avaient pas vraiment de compétences particulières. Ceci a entraîné une « inflation » de diplômés et automatiquement une dévaluation des diplômes tunisiens..
Faire un troisième cycle pour ne pas subir le chômage, créer des instituts de tout et de n'importe quoi pour éponger tout le flot de bacheliers ne constituent pas la bonne solution..Cette politique de "bouche trou" a montré ses limites, alors à quand un système éducatif qui répond réellement à la demande du marché de l'emploi?
1 commentaire:
un bon article pour une mauvaise réalité
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